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EXTRAITS 


Chapitre 1 - Kal 

Debout sur le gaillard d’avant, appuyé contre le bastingage, Kal admirait la mer. Le soleil encore bas sur l’horizon l’éclairait de reflets rosés. Les vagues brillaient, ondulant en douceur à l’avant du navire. Le vent du large plaquait sans cesse ses longs cheveux noirs sur son visage et ses yeux. Contrairement à beaucoup de ses camarades, garçons ou filles, il n’aimait pas les attacher et préférait ce sentiment de liberté. Il se contenta donc, comme à son habitude, de les ramener en arrière d’un geste de la main.

Sous les doigts du jeune homme, à nouveau posés sur le bastingage, le bois semblait d’une douceur infinie, il ne se lassait pas d’en caresser la surface. Il avait toujours eu la sensation d’y sentir circuler la sève du Vak, même s’il savait que son sens du toucher était bien insuffisant pour cela. Il respirait à pleins poumons et laissait les embruns déposer un peu de sel sur ses lèvres. Derrière lui, le bruit du vent qui claquait dans les membranes estompait les paroles, les cris et les chants des marins.

Un banc de plusieurs dizaines de coryfins, ces grands poissons jaunes au dos bleuté, nageait en suivant la proue. Ils affleuraient parfois la surface qui s’illuminait alors d’éclats irisés. Kal songea que les matelots affectés ce jour à la pêche ne manqueraient pas d’en remonter quelques-uns à bord, parmi leurs prises du jour.

Il se retourna pour admirer Vaka’mana, ce navire qu’il devrait quitter à la prochaine escale. Le mât de beaupré, par-dessus la proue, s’avançait sur la mer. Derrière, plus imposant encore, le grand tronc du Vak se perdait tout là-haut, dans les ramures et les feuillages. Le vent gonflait les larges membranes que le Vak avait déployées et que les matelots orientaient, par l’usage savant de solides cordages. La majesté du houppier, qui dominait ce grand mât et prodiguait son ombre bienfaisante sur les ponts du navire, ne cessait de l’impressionner. Kal avait souvent passé de longues heures à admirer les autres bâtiments des Oriliens, le Peuple de Motu’ora, lorsqu’ils leur arrivaient de naviguer de conserve. Mais aucun, selon lui, ne surpassait Vaka’mana, en beauté et en puissance. À part une Escale sur Motu’ora lorsqu’il était enfant et dont il ne conservait que quelques souvenirs, il avait passé toute sa vie en mer. Vaka’mana était son seul univers et il ne connaissait personne en dehors de son équipage. Les journées et les années s’écoulaient depuis toujours au rythme de la navigation. 

Il en était ainsi pour tous les Oriliens, la mer infinie était leur unique horizon. Les Vaks assuraient leur survie et, en retour, les marins chérissaient et entretenaient leurs navires. 

Kal aimait cette existence simple et il ne lui était encore jamais venu à l’esprit qu’il pourrait un jour en être autrement. En dehors de quelques courts séjours sur l’île, jamais il ne cesserait de naviguer avec les siens, jamais il ne les quitterait. C’est du moins ce qu’il avait longtemps cru.

 

Kal avait été désigné par le conseil des Éclairés. Parmi tous les jeunes du bord, il devrait demeurer sur l’île de Motu’ora au terme des prochaines cérémonies de la Floraison. Avec les élus des autres Vaks de la flotte, un par navire, il constituerait l’embryon d’équipage d’un navire nouveau-né. Il avait bien conscience qu’il s’agissait d’un immense honneur. Mais il appréhendait ce moment où, à l’issue des cérémonies, il regarderait la grande famille des arbres-bateaux reprendre la mer sans lui, emportant pour un temps l’univers qu’il avait toujours connu… 

 

La nouvelle de sa désignation s’était répandue quelques heures à peine après l’apparition des premiers signes avant-coureurs de la Floraison. Sur les branches basses du Vak, celles qui recouvraient les quartiers de l’équipage, des boutons rouge-incarnat avaient commencé à poindre, déchaînant à bord du navire des cris d’allégresse. Pas un seul des quelque trois cents membres de l’équipage ne pouvait désormais ignorer le retour de ce moment tant espéré. Cela faisait dix ans, depuis leur précédente escale sur Motu’ora, qu’ils n’avaient plus touché terre.

Kal avait aperçu au loin d’autres Vaks. Il savait qu’à leur bord, les mêmes signes avaient été observés et que la même effervescence régnait. La Floraison des arbres-bateaux se produisait environ une fois par décennie et tous connaissaient le sens et l’importance de ce phénomène. Les navires de la flotte allaient bientôt converger et se retrouver dans le lagon de Motu’ora pour procéder aux cérémonies rituelles, qui donneraient vie à de nouveaux Vaks. 

 

Okia, un autre matelot presque aussi jeune que lui, s’approcha, un grand sourire aux lèvres :

— Alors, Kal, on rêvasse ?

— Désolé, mais ma nomination a été si soudaine ! Lorsque la période de la Floraison survient et qu’on a l’âge requis, on sait que cela peut arriver, mais…

Le jeune homme ne poursuivit pas immédiatement. Il laissa à nouveau son regard dériver sur les vagues, comme pour chercher la suite de sa réponse dans leur mouvement incessant. Puis il reprit :

— Mais tout de même, j’ai un peu de mal à me faire à l’idée que je devrai bientôt vous quitter. Pourquoi moi ? Qu’est-ce que les Éclairés peuvent bien me trouver ? Je ne suis ni plus grand, ni plus fort, ni plus malin que les autres. 

— C’est sans doute ta tignasse qui les impressionne ! Tu devrais attacher tes cheveux. Sinon, un de ces jours, on les retrouvera accrochés dans les branches du Vak ! 

— Je suis donc le seul à être étonné ?

— Nous sommes tristes de savoir que tu ne navigueras plus avec nous, mais, à bord, ta désignation n’a surpris personne. Tout le monde te connaît et t’apprécie. Le conseil des Éclairés ne fait pas exception et la décision devait être arrêtée depuis longtemps. Ils attendaient sans doute le retour de la Floraison pour l’annoncer. 

Certes, Kal effectuait consciencieusement les tâches que, chaque semaine, le sort lui attribuait, compte tenu de son âge et de sa bonne forme physique. Mais il ignorait de quelle façon les Éclairés, sur chacun des Vaks, désignaient un jeune homme ou une jeune fille pour fonder les nouveaux équipages. Il n’avait jamais réfléchi à cela et ne se sentait pas différent ou supérieur à ses camarades. Cette nouvelle situation le mettait mal à l’aise et il choisit de mettre fin à la conversation :

— Mais vous n’êtes pas encore débarrassés de moi ! Même si les premiers boutons sont apparus, la Floraison n’est pas pour demain et le voyage vers Motu’ora prendra quelques semaines. En attendant, la malchance m’a affecté en fond de cale pour ramasser les coquillages et je ferais bien de m’y mettre.

— Malchance, c’est vite dit ! conclut Okia. Je reconnais que la récolte en fond de cale est une tâche ingrate, mais il y a pire. Si tu veux, je t’échange tes coquillages contre la vingtaine d’enfants braillards que je suis chargé de surveiller dans leurs exercices ! J’en ai déjà la migraine ! 

 

Kal quitta son camarade et l’avant du navire, le soleil levant, la brise et les embruns. 

Il passa à côté du surgeon qui s’était incurvé en partant du tronc principal pour former le solide mât de beaupré sur lequel les matelots orientaient les membranes. Kal sentit leurs regards se tourner vers lui et le suivre. La réaction des membres de l’équipage, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, fut partout la même. Des adolescentes récoltaient des légumes dans le potager. Elles scandèrent son nom en riant et lancèrent en pluie au-dessus d’elles les feuilles mortes qui reconstitueraient l’humus pour les prochaines cultures. Plus haut, les cueilleurs d’eau ramassaient dans les ramures du Vak les précieux fruits gorgés de ce liquide qui servait de base à presque toutes les boissons consommées à bord. Ces fruits-là étaient stériles et apparaissaient, quelle que soit la saison, sans qu’aucune fleur ne soit nécessaire. Les cueilleurs entonnèrent à son intention un chant traditionnel racontant le retour de la flotte dans le lagon. 

Peu habitué aux honneurs, Kal avait du mal à admettre l’engouement soudain autour de sa personne. Bien entendu, il était l’élu de Vaka’mana. 

En compagnie d’autres garçons et filles issus des différents navires, il demeurerait sur l’île et dans le lagon. Ensemble ils élèveraient un nouveau Vak. Ils auraient dix ans pour le former. Dix ans pour apprendre à naviguer avec lui. Dix ans pour lui permettre de prendre la haute mer avec la flotte, lorsque serait revenu le temps de la Floraison. Pour autant, en dehors du respect particulier que l’on portait aux membres du conseil des Éclairés, aucun, parmi ceux du Peuple de Motu’ora, ne se sentait différent ou supérieur aux autres. Kal n’avait même jamais réfléchi à ce concept et l’expérimenter aujourd’hui le mettait mal à l’aise. 

 

Il pressa le pas pour entrer à l’abri du château formé par la base évasée et creuse du tronc. Il traversa les salles communes et les quartiers de l’équipage délimités par des entrelacs des grosses racines aériennes du Vak, le plus vite possible, pour tenter d’échapper aux paroles de félicitation. Sans s’arrêter pour répondre, il emprunta l’échelle de cordage, tressée à partir des fibres de jeunes branches. Il descendit avec agilité dans la partie de la cale où le sort l’avait affecté pour la semaine. Au fur et à mesure, l’humidité ne cessait d’augmenter ainsi que l’odeur, mélange d’iode, de bois mouillé et de sève. 

La récolte des coquillages et des crustacés, qui vivaient dans le fond à peine immergé du bateau, au milieu des récifs coralliens implantés sur le bois de la coque, était un travail pénible. L’eau glaciale arrivait parfois jusqu’aux genoux. L’odeur était plus forte encore. Seul un éclairage parcimonieux parvenait jusque-là, par quelques puits de lumière. Les coraux poussant en symbiose à l’intérieur de la coque du Vak étaient cruellement coupants. Pourtant, malgré ce labeur ingrat, Kal aimait se trouver là. Même s’il avait conscience de la puissance de l’océan dont les eaux l’entouraient, il se sentait en sécurité au plus profond de Vaka’mana. 

C’est en ce lieu clos qu’il ressentait avec le plus d’intensité ce sentiment de communion entre lui et le Vak. Il eut une nouvelle fois le cœur serré à l’idée de devoir bientôt quitter son bord. 

Les jours de fortes tempêtes, alors même que les activités courantes étaient presque toutes interrompues, il lui arrivait, malgré les dangers du roulis et du tangage, de descendre dans les cales. Il aimait sentir sous ses pieds et sous ses mains, posés à même le bois vivant de la coque, les coups de boutoir de l’océan déchaîné. Il en ressortait recouvert d’ecchymoses et de coupures dues aux chutes et au contact des amas coralliens, mais empli d’un indescriptible sentiment de plénitude. 

 

— Ah, voici enfin notre jeune élu ! lança d’une voix joyeuse une femme qui travaillait au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes. Si j’en juge aux cernes de tes yeux, la nuit a dû être courte et le réveil difficile !

Sans répondre, Kal saisit le panier tressé qu’elle lui tendait et se mit à l’œuvre. Elle avait une quarantaine d’années, le regard doux et un visage toujours souriant. En temps normal, il prenait plaisir à discuter avec elle, mais, en ce jour, il avait juste envie d’effectuer son travail en silence, seul avec ses pensées. Il se demanda brièvement s’il était possible que ce soit elle qui l’ait enfanté. Sur les Vaks, ces questions n’avaient pourtant pas d’importance. 

Dès leur plus jeune âge, les enfants étaient éduqués par toute la communauté, sans qu’il ne soit jamais plus question de leurs liens de filiation. Il avait donc grandi avec tous ses camarades, au milieu de son peuple. C’était l’essentiel et il se demanda bien pourquoi cette interrogation futile revenait parfois à la surface de son esprit. 

Balayant une fois de plus cette pensée, il se concentra sur la collecte des coquillages qui s’accrochaient au récif. Il veilla à ne prélever que les plus gros pour assurer les récoltes futures. 

Les Vaks et la mer procuraient aux hommes tout ce dont ils avaient besoin pour vivre, de la nourriture jusqu’aux fibres qu’ils utilisaient pour tisser leurs paréos. Mais chacun apprenait, dès le plus jeune âge, que cet équilibre fragile méritait d’être respecté. 

 

Lorsqu’en fin de matinée, trempé jusqu’aux os et épuisé par le labeur, il quitta la cale et remonta sur le pont pour retrouver la chaleur du soleil, l’engouement n’avait pas diminué. Bien au contraire, tous, des enfants aux vieillards, avaient pour lui un sourire, un mot gentil ou une tape amicale sur l’épaule. Nombre d’entre eux levaient la tête et, parfois, en le croisant, pointaient un doigt vers le ciel. Kal suivit leur geste et vit de blancs oiseaux de mer passer au-dessus du navire, se laissant porter, indolents, par les courants aériens. Il comprit à ce signe que l’île de Motu’ora était bien plus proche qu’il ne l’avait cru quelques heures auparavant. 

L’escale tant attendue et désormais tant redoutée se ferait beaucoup plus tôt qu’il ne l’avait escompté.

 

Le ciel amenait aussi avec lui des présages bien moins joyeux que le ballet aérien des oiseaux. De lourds nuages gris se formaient par le nord et le vent forcissait. En quelques instants à peine, la mer se creusa. Le ciel devint noir et ne laissa plus passer que les lueurs intenses et brèves des éclairs ; la nuit semblait être tombée. Une brume épaisse et poisseuse enveloppa le navire, limitant encore plus la visibilité. 

Les enfants et les vieillards furent les premiers mis à l’abri dans les solides structures du Vak. Tous les autres se rendirent disponibles pour aider aux manœuvres. 

Malgré la houle qui se déchaînait et ballottait Vaka’mana en tous sens, les plus expérimentés montèrent dans les vergues. Ils ferlèrent sans délai les principales membranes pour laisser le moins possible de prise au vent. Seules les plus basses furent conservées pour que le Vak demeure manœuvrable. 

Les vagues se succédaient, toujours plus hautes, toujours plus puissantes et semblaient à tout instant devoir engloutir le navire. Il fallait toute l’habileté des marins pour l’orienter dans ce chaos et éviter qu’il soit submergé et chavire. 

Les rafales s’engouffraient furieusement dans les ramures. De nombreuses branches arrachées tombaient sur le pont ; d’autres furent emportées par les flots. Le tronc principal se tordait en tous sens sous les assauts répétés de la tempête. Qu’il se brise, et soit donc privé de son grand mât, Vaka’mana deviendrait presque ingouvernable et serait condamné. L’arbre-bateau et son équipage luttèrent ainsi toute l’après-midi et une bonne partie de la nuit, avant que la tempête se calme peu à peu et que s’éloigne le fracas du tonnerre.

 


Kal

À bord de Vaka’mana, le silence régnait. Kal, comme tous ceux et celles qui n’étaient pas directement occupés à la manœuvre, profitait de l’entrée dans le lagon. Le jeune élu en avait même oublié ses inquiétudes. Il avait déjà vécu la précédente Escale à Motu’ora, mais il n’en gardait que les souvenirs lointains de l’enfant qu’il était alors. Dès que la passe et les récifs furent franchis, l’eau devint d’un tel calme et d’une telle transparence que le sable doré et les poissons semblaient à portée de main. D’innombrables oiseaux virevoltaient au-dessus des navires. De toutes tailles, de toutes couleurs, ils se posaient en sifflant, pépiant, caquetant, dans les branches des Vaks. Les moins farouches s’approchaient même, jusqu’à se poser sur le pont. Puis ils s’envolaient dans de grands mouvements de plumes chatoyantes, lorsque les enfants les poursuivaient en riant. 

Pour la première fois depuis dix années, les Oriliens revenaient sur leur île et contemplaient un paysage différent de cet horizon qui les fuyait constamment. Certains riaient et se prenaient dans les bras en virevoltant, quand d’autres, submergés par l’émotion, fondaient en larmes. Face à eux, à bâbord, la mangrove recouvrait une moitié du rivage, tandis que séparée par une rivière, de larges plages de sable fin s’étalaient de l’autre côté. Derrière, poussait une épaisse jungle qui gravissait les pentes de la montagne, jusqu’au cône pierreux d’un ancien volcan.  


Hilna

Une jeune Orilienne le délivra de son malaise en prenant la parole d’une voix douce. Au pied du grand Vak’ara, elle avait été la dernière à se présenter et se nommait Hilna. Ses cheveux clairs contrastaient avec la couleur cuivrée de sa peau.  Elle les avaient ramenés sur le côté et noués en une longue tresse qui tombait avec grâce sur son épaule. Son visage un peu trop mince, aux pommettes saillantes, était  mangé par de grands yeux en amande qui lui conféraient un regard incisif. Son menton était volontaire et démentait la grande douceur de sa voix. 

— Ces hommes sont capables de tout. Ils tuent, ils brûlent et si Kal n’était pas venu nous délivrer… 

Elle se tut quelques instants, se tourna vers lui et planta son regard dans ses  yeux.  Il eut brusquement l’impression d’être mis à nu et aspiré, comme dans ces tourbillons qui se forment près des récifs. Il sentit un frisson le parcourir et eut peur que cela se voit.


Vaéva et Pao 

Armés chacun d’un arc, ils progressaient en silence et se séparèrent, pour augmenter leur chance de lever du gibier. Alors que certains décidèrent de longer la mangrove et que d’autres se dirigèrent vers la rivière, Pao prit le parti d’avancer droit devant lui, vers les pentes encore lointaines du volcan. Vaéva, une des jeunes élues, qui avait choisi ce matin là d’aller à la chasse, demeurait à ses côtés. Pao sentit son cœur battre plus fort et il savait parfaitement que ce n’était pas seulement à cause des efforts de la marche. Il n’avait pas vraiment osé se l’avouer, mais depuis le départ de leur petite troupe, il espérait qu’il en serait ainsi. Il prit prétexte de devoir réajuster une de ses sandales pour la laisser passer devant lui. Comme si elle avait deviné son manège, elle se retourna, lui adressa un grand sourire et repartit en riant. Vaéva avait noué son paréo autour de la taille, de la façon la plus pratique pour se déplacer dans la forêt, sans s’accrocher en permanence aux branches. Malgré ses efforts sur lui-même, Pao ne put détacher ses yeux de la jeune élue. Quelques gouttes d’eau tombées des feuilles encore humides de rosée perlaient sur ses épaules et ruisselaient doucement sur ses omoplates et dans son dos, faisant ressortir le velouté de sa peau. Il s’agrippait au bois de son arc, pour ne pas laisser sa main rejoindre la courbe de ses hanches, là où la cambrure de ses reins venait se cacher sous le pâle tissu du paréo. 




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