Le bonhomme était là silencieux et assis,
Contre le tronc d'un chêne à l'écorce de liège,
Le cul dans l'herbe verte en guise de seul siège,
Pour unique bagage un bout de pain rassis.
Le bonhomme était vieux et pas un mouvement,
Ne venait attester de son appartenance,
Au monde des vivants et son teint de faïence,
Me fit craindre pour lui, je toussais prudemment.
Une fois et puis deux et puis son œil s'ouvrit.
Un regard étonné, une ombre de reproche,
Puis d'une douce voix, il me dit : viens, approche.
Je m'en voulus d'éteindre un peu sa rêverie.
Assied toi, fais silence, et écoutes le donc.
Il te racontera sa vie et ses histoires;
Celle du monde aussi bien mieux que tes grimoires
Et des amants voyant en lui un Cupidon.
Le bonhomme était fou mais quand même j'ôtais,
Mon sac et m'asseyais dans l'ombre millénaire.
Et soudain j'entendis, douce comme une mère,
Une voix dans le vent et l'arbre chuchotait...
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