Vaéva et Pao
Armés chacun d’un arc, ils progressaient en silence et se séparèrent, pour augmenter leur chance de lever du gibier. Alors que certains décidèrent de longer la mangrove et que d’autres se dirigèrent vers la rivière, Pao prit le parti d’avancer droit devant lui, vers les pentes encore lointaines du volcan. Vaéva, une des jeunes élues, qui avait choisi ce matin là d’aller à la chasse, demeurait à ses côtés. Pao sentit son cœur battre plus fort et il savait parfaitement que ce n’était pas seulement à cause des efforts de la marche. Il n’avait pas vraiment osé se l’avouer, mais depuis le départ de leur petite troupe, il espérait qu’il en serait ainsi. Il prit prétexte de devoir réajuster une de ses sandales pour la laisser passer devant lui. Comme si elle avait deviné son manège, elle se retourna, lui adressa un grand sourire et repartit en riant. Vaéva avait noué son paréo autour de la taille, de la façon la plus pratique pour se déplacer dans la forêt, sans s’accrocher en permanence aux branches. Malgré ses efforts sur lui-même, Pao ne put détacher ses yeux de la jeune élue. Quelques gouttes d’eau tombées des feuilles encore humides de rosée perlaient sur ses épaules et ruisselaient doucement sur ses omoplates et dans son dos, faisant ressortir le velouté de sa peau. Il s’agrippait au bois de son arc, pour ne pas laisser sa main rejoindre la courbe de ses hanches, là où la cambrure de ses reins venait se cacher sous le pâle tissu du paréo.


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