Cette simple phrase aurait suffi à combler de bonheur, l'admirateur de Baudelaire que je suis ! Merci Amélie Lou, pour ce retour de lecture à propos du recueil "la sueur des cargos"
Bonjour , je partage avec vous mon ressenti suite à la lecture de "La sueur des cargos", magnifique recueil de poèmes de Christian Gastou - Science-Fiction, Fantasy et Poésie . Je vous préviens c'est un peu long (ce n'est pas une excuse ), mais comment faire autrement face à un tel talent ?!
La sueur des cargos
Que dire de ce recueil de poèmes ? Le titre déjà : “La sueur des cargos”, qui sonne comme une promesse de voyages. Ils seront intérieurs. Ici on reste sur le quai, on assiste aux départs, on rêve les destinations, car comme le dit l'auteur, il n'est pas globe-trotteur.J'ai adoré ces rêves, dans les contrées sans fin où les cieux s'habillent aux couleurs de l'amour, de la mélancolie, de la nostalgie des lieux, des gens, et des purs sentiments. Christian Gastou est un poète magnifique, merveilleux architecte de la rime, édifiant des échafaudages sublimes (“Tendre présage”, “La saint Jean”, “Les collines de Crève Coeur”...) où s'accrochent ses mots, funambules intrépides, bien qu'il se défende d'un certain conformisme. Monsieur Gastou, j'ai adoré vos “traces d'encre”, qui souvent dans la nuit, quand lues à voix haute pour en savourer la musicalité, je les aient ponctuées d'un vulgaire : “putain c'que c'est beau !” J'ai voulu au début placer des marque pages pour signaler mes préférences, mais j'en ai vite manqué, me résolvant au sacrilège ultime de corner plusieurs pages (!) Dès le préambule, l'auteur nous met en garde : nous sommes en transit vers une expérience tristement confidentielle. “La sueur des cargos”, en ouverture, réveille alors ma curiosité : “Comment peut-on survivre aux soleils qui se couchent, Sans aller voir jamais, vers l'occident lointain, La raison de leur fuite ?”.Ensuite viennent les escales, nombreuses, où j'ai pris le temps de lire et de relire, pour ancrer dans mon âme la quintessence d'une plume à la fois forte et fragile.“Les chats”, “Entre gloire et misère”, “Mon plus bel horizon”, “La Grenouille revisitée”, “Le Coq et la Girouette”, pour ne citer que ceux-ci, ont coloré ma vie d'un heureux mélange d'émotions qui m'ont fait me sentir VIVANTE. Monsieur Gastou votre érudition et votre culture littéraire donnent à vos textes une saveur particulière, une légitimité incontestable.Dans “La peur du silence” j'ai vu une allusion à l'allégorie de la Caverne, “La voix de Baudelaire” m'a donné la chair de poule. Les petits haïkus (dans leur forme pure et traditionnelle), qui se glissent dans les pages au rythme des saisons, sont comme des interludes, des pauses nécessaires pour laisser infuser les arômes des textes précédents.Si “Quand vous viendrez chez moi…” est une invitation, alors je crois bien qu'en entrant dans ce recueil, j'ai poussé la porte de quelques-uns de vos jardins secrets.Certains trouveront peut-être ce commentaire dithyrambique, trop long, mais il fallait bien ça, quand j'aime je ne compte pas.“La sueur des cargos” à trouvé sa place sur ma table de chevet, à côté des “Fleurs du mal”, car il est de ces oeuvres qu'il faut garder près de soi comme un kit de survie, pour le simple plaisir, ou pour en cas d'urgence, se souvenir qu'avec des mots savamment agencés on peut rire ou pleurer, et souvent voyager vers d'autres horizons. Je recommande vivement ce recueil à tous les rêveurs, les amoureux des mots, mélomanes de la rime. Je vous souhaite d'aller de ports en ports, respirer la sueur des cargos, écouter le chant de leurs sirènes puissantes.
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