
« Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif. »
Jules Supervielle
Cheval du temps
Et la mer reviendra jeter ses vagues mortes,
Sur les sables brulants qui furent nos prairies ;
Cheval du temps lassé de frapper à la porte,
Voyant son attelage à jamais équarri.
Sous une lune bleue emplie de solitude,
Un cloporte aspirant la dernière rosée,
Dansera sur les rocs que les vents chauds dénudent
Et puis s’enroulera pour mourir reposé.
Quelques notes viendront, défiant le silence,
D’un carillon lointain fouetté par le vent ;
Ultime souvenir des enfants de Byzance ;
Quelques notes enfuies du monde des vivants.
Christian Gastou
La colère des ombres - éditions Edilivre
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